Le Tata de Chasselay, lien de sang entre la France et l’Afrique
A une vingtaine de kilomètres au nord de Lyon, se trouve un extraordinaire lieu de mémoire et de recueillement : le Tata de Chasselay.
Le Tata de Chasselay est un cimetière militaire où sont inhumés 188 tirailleurs originaires de différents pays d’Afrique de l’Ouest tombés au cours de la seconde guerre mondiale. Parmi eux figurent les tirailleurs sénégalais massacrés à Chasselay en juin 1940.
N’ayant rencontré que très peu de résistance depuis Dijon, les Allemands arrivent le 19 juin 1940 près de Chasselay. Ils sont surpris par l’acharnement que les soldats français leur opposent. A l’issue de durs et violents combats, les Allemands font 70 prisonniers qu’ils divisent en deux groupes, d’un côté les soldats français blancs (qui sont emmenés et emprisonnés à Lyon) et de l’autre les Sénégalais noirs, lesquels sont massacrés sur le champ par des mitrailleuses et, pour ceux qui vivent encore, écrasés sous les chenilles des chars allemands.
Horrifiés par le massacre, les habitants de Chasselay enterrent les corps des Sénégalais dans un cimetière. Plus tard, une nécropole rouge ocre est construite, dans le style architectural soudanais. Tata signifie en Wolof «enceinte de terre sacrée» où sont enterrés les guerriers morts au combat.
A Chasselay, les soldats sénégalais ont écrit de leur sang une des pages les plus tragiques mais aussi les plus glorieuses de la seconde guerre mondiale. A plus d’un contre cent, ils ont combattu jusqu’au bout pour l’honneur d’une France en déroute.
Le Tata de Chasselay est plus qu’un simple cimetière. Il est un appel à ce que Français et Africains tournent le dos aux ressentiments et aux préjugés et bâtissent pour l’avenir une relation basée sur le respect mutuel et l’entraide qui, seuls, leur permettront d’affronter ensemble les grands défis du 21è siècle.
Tous les ans, se tient à Chasselay une cérémonie officielle, où sont présents des représentants sénégalais et français. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a visité le Tata le 20 mars 2005.