Îles Vierges Britanniques

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1. Géographie

Les îles Vierges britanniques sont un archipel d’une cinquantaine d’îles dans les Antilles, dont seulement 16 sont habitées. Les plus importantes de ces îles sont : Tortola, Virgin Gorda, Anegada, et Jost Van Dyke. Road Town, la capitale et la ville principale, est située sur Tortola. La population des Îles Vierges britanniques est d’environ 25 000 habitants dont la majorité est composée par les afrodescendants.
Tortola (tourterelle en espagnol) est la plus étendue des Îles Vierges britanniques. D’une superficie de 56 km², l’île compte 20 000 habitants. Le sud de l’île est montagneux et volcanique. Le point culminant est le Mont Sage (521 m). Road Town, située sur l’île de Tortola, est la capitale des Îles Vierges britanniques. Tortola possède plusieurs sites naturels, comme la forêt tropicale de Sage Mountain, ou les fonds coralliens de Shark’s Bay. Reliée à Tortola par un pont, l’île de Beef Island possède une mangrove où se reproduisent flamants roses, hérons bleus et dendrocygnes des Antilles. Le nombre important de touristes (300 000 visiteurs par an) engendre une pression sur ces écosystèmes, notamment les forêts de palétuviers, que dénoncent les associations environnementales.

2. Histoire
Les premiers habitants de Tortola étaient des amérindiens Ciboney. Vers 200 avant JC, ils furent envahis par les Arawaks qui furent eux-mêmes asservis par les Caraïbes, vers 1 300 avant JC.
Christophe Colomb arriva aux BVI en 1493, lors de son deuxième voyage et, en raison de leur grand nombre, les baptisa du nom d’Ursule et ses 11 000 vierges. Ne trouvant pas l’or qu’ils espéraient, les espagnols se désintéressèrent de ces îles. Les îles devinrent vite le repère des pirates, corsaires et flibustiers qui en firent leur base pour attaquer les navires espagnols rapatriant en Europe les richesses du nouveau monde. Après avoir été colonisées en 1648 par les Néerlandais, elles furent annexées par les Anglais en 1672.
Tortola devint le lieu d’une production importante de canne à sucre, grâce aux esclaves noirs. L’esclavage fut aboli en 1838. Les BVI sont devenues indépendantes en 1967.

3. Statut
Les Îles Vierges britanniques sont un archipel des Antilles et un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni, régi par une constitution, un gouverneur représentant la reine d’Angleterre, et un conseil législatif. Les premiers ministres ont été Hamilton Lavity Stoutt (1967 à 1971 puis 1979 à 1983 et 1986 à 1995), Cyril Romney (1983 à 1986), Ralph O’Neal (1995 à 2003 et 2007 à 2011) et Orlando Smith (2003 à 2007 puis à nouveau depuis novembre 2011). Le gouverneur, représentant de la reine, est William Boyd McCleary.

5. Tourisme
L’économie des îles Vierges britanniques repose essentiellement sur trois activités : le tourisme (en 2006, 825 603 touristes ont visité les îles, dont 443 987 étaient des passagers des paquebots de croisière), le nautisme (la régate inter-îles Spring Regatta a lieu chaque année depuis 1972), et le statut de paradis fiscal.

Dans les années 1960, Laurance Rockefeller (1910-2004) et Charlie Cary développèrent le tourisme dans l’île, avec la construction de complexes hôteliers et d’une marina.
Laurance Rockefeller lanca le tourisme moderne en créant en 1964 Little Dix Bay Resort, complexe hôtelier de luxe de seulement 50 chambres, construit sur l’île de Virgin Gorda.
Une donation de Laurance Rockfeller a permis d’acheter à des agriculteurs des terres à Sage Moutain et d’y créer le premier parc national des BVI. Les terres ont été plantées en cèdre blanc (Tabebuia heterophylla) et en mahogany caraïbéen et du Honduras (Swietenia mahogoni and Swietania macrophylla). Sage Mountain est le plus haut point (1 716 pieds) des BVI et USVI et offre un panorama sur toutes les autres îles. La forêt de Sage Mountain a créé un microclimat humide, grâce à l’accroissement des précipitations, ce qui crée un contraste saisissant avec la forêt sèche du sud.

6. Paradis fiscal
Les paradis fiscaux sont une cible évidente, accusés de concentrer tous les maux de l’économie mondiale. Il leur est en particulier reproché d’héberger des activités illégales. Leurs défenseurs soulignent qu’ils jouent un rôle moteur des économies, et les supprimer obligera de nombreuses entreprises et grands groupes à licencier en masse à cause d’un manque d’optimisation fiscale et d’un manque de compétitivité à l’échelle mondiale.Si, par exemple, la France peut héberger des grands groupes sur son sol, c’est parce-qu’ils peuvent réduire à 8% leurs impôts par le biais d’optimisation fiscales multiples dans les paradis fiscaux.
Depuis quelques années, internet a permis de rendre les paradis fiscaux très accessibles. Ils ne sont plus le privilège des seuls grands groupes, n’importe quel chef d’entreprise ou créateur d’entreprise pouvant à présent bénéficier des conditions avantageuses offertes par les paradis fiscaux.
La liste des paradis fiscaux établie par le fisc français en avril 2012 comprend le Botswana, Brunei, le Guatemala, les Iles Marshall, les Iles Vierges britanniques, Montserrat, Nauru, et Niue.
Les environnements changent en fonction des actions et pressions politiques. Ainsi, il y a quelques années, Margaret Thatcher encourageait le développement des places financières offshore ; les paradis fiscaux les plus recommandés étaient les Iles Vierges Britanniques (BVI) et autres territoires britanniques. Mais depuis la crise financière, le gouvernement britannique a changé de cap, et menace maintenant de sanctions financières les territoires britanniques qui n’acceptent pas de coopérer de façon transparente. Ainsi, depuis 2012, les BVI ne sont plus un paradis fiscal recommandé.
Dans l’archipel des Îles Vierges Britanniques, la finance compte pour 60 % du PIB et offre aux 28 000 habitants un niveau de vie très supérieur à celui des autres îles des Caraïbes. Il emploie une majorité d’étrangers : avocats et juristes très diplômés, anglais, américains, canadiens…
Dans Road Town, capitale des BVI, à défaut de banques, on trouve de très nombreuses trust incorporation (sociétés enregistrant les trusts). Ce sont ces trust incorporation qui assurent la prospérité de Tortola. Les entreprises qu’elles domicilient n’ont ni bureau, ni salarié sur l’île, juste des boîtes postales. Un formulaire suffit pour en obtenir une, pour 22 dollars par mois. Les sociétés enregistrées aux BVI, tout comme dans les îles Caïmans voisines, ne paient pas de taxe et ont un dégrèvement de 8 % sur l’impôt sur le revenu. De nombreuses banques, fonds de pensions, trusts, cabinets comptables et cabinets d’avocats sont enregistrés aux BVI.
Chacun des paradis fiscaux s’est spécialisé dans l’accueil d’un ou plusieurs types d’opérations financières. Les BVI se sont fait une spécialité dans les fusions-acquisitions. Il s’agit du rachat d’une entreprise par une autre, souvent dans le but d’accroître ses activités économiques et d’augmenter son profit. Le schéma classique est une société aux îles Vierges qui crée une société à Hongkong, laquelle ouvre à son tour une société en Chine. Le tout avec des comptes en Suisse. Cela s’appelle un « round trip », un tour du monde sans bouger.Au dernier trimestre 2012, 590 opérations de fusion-acquisition offshore ont été effectuées dans le monde pour une valeur totale de 79 milliards d’euros, soit une taille moyenne de 134 millions d’euros par opération. Les premiers secteurs concernés par cette activité sont la finance et les assurances. Les BVI sont devenus le leader mondial des fusions-acquisitions, dépassant les Caïmans qui étaient habituellement le leader incontesté de cette catégorie. Avec 457.000 entreprises enregistrées pour 31 200 habitants, il y a dans les BVI 15 entreprises par habitant. Les BVI ont un des meilleurs niveaux de secret financier de la planète, et ont vendu plus d’un million d’entités offshore depuis leur décision de devenir un paradis fiscal en 1984.

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