1. Histoire
L’histoire du Maroc est marquée par deux faits majeurs :
– sa position centrale dans le commerce entre le Sahara et la Méditerranée ;
– les différentes occupations (phénicienne, carthaginoise, romaine, grecque, byzantine, islamique, …) qui fédèreront progressivement les tribus berbères et créeront ainsi le royaume du Maroc, qui sera gérée par de grandes dynasties (Almoravides, Almohades, Saadiens…).
En 42 ap JC, annexée à l’Empire romain depuis deux ans, la Maurétanie est divisée en deux provinces : la Maurétanie tingitane, qui correspond au nord de l’actuel Maroc, et la Maurétanie césarienne. Quatre siècles plus tard, en 435, les Vandales envahissent la Maurétanie puis poursuivent en occupant Carthage.
L’an 700 marque l’arrivée des Arabes qui chassent les Byzantins du Maroc. Les berbères se convertissent à l’Islam sauf ceux des montagnes qui entrent en résistance.
En 789, Idriss Ier se fait reconnaître comme roi par les tribus Berbères. Rejetant l’autorité du calife abbasside de Bagdad, il fonde la dynastie des Idrissides et la ville impériale de Fès.
En 1061, Youssef ibn Tachfin fonde la dynastie berbère des Almoravides sunnites qui étendront leur domination sur l’empire du Ghana (ils prennent Aoudaghost en 1054 et Koumbi Saleh en 1076), sur les circuits commerciaux sahariens (or, ivoire et esclaves de l’Afrique subsaharienne échangés contre le sel du désert) et sur l’Espagne musulmane. Ils fondent Marrakech.
En 1269, le peuple berbère des Mérinides s’empare du pouvoir et établit sa capitale à Fès. Les Mérinides se replieront au Maroc et ne pourront empêcher Portugais et Espagnols d’envahir le littoral.
En 1472, les Berbères Wattasides succèdent aux Mérinides. Cette période voit l’interruption du développement urbain et le retour au nomadisme. L’Empire du Maghreb et de l’Espagne musulmane n’est plus qu’un lointain souvenir.
En 1554, les Saadiens, arabes, prennent le pouvoir. Ils reconquièrent certains des comptoirs portugais et choisissent Marrakech pour capitale. Leur roi Ahmed Al-Mansour prend Tombouctou et impulse une certaine prospérité à son royaume.
En 1672, Mulay Ismaïl devient le second sultan alaouite. Il combat Portugais, Espagnols et Turcs et établit sa capitale à Meknès. Mouley Ismaïl combat les Ottomans d’Alger et chasse les Européens des ports qu’ils occupent (Larache, Asilab, El Manoura, Tanger), manquant de peu de libérer Ceuta.
A la fin du 18è siècle, la sécheresse et la peste déciment la moitié de la population, provoquant la décadence économique du royaume et son affaiblissement. En 1844, le gouverneur général d’Algérie, Thomas Bugeaud, battra les troupes du sultan Abd al-Rahman qui soutenait le chef de guerre algérien Abd el-Kader contre les français. Lors de la conférence d’Algésiras, qui se tient en 1906, les puissances occidentales reconnaissent l’intégrité territoriale du Maroc et la souveraineté de son sultan, en échange de quoi ils (la France surtout) se voient octroyés des droits spéciaux. En 1912, logiquement, le Maroc devient protectorat français.
De 1921 à 1926, la guerre du Rif voit une rébellion être menée par Abdelkrim contre les français et les espagnols. Le maréchal Pétain prend la place du général Lyautey pour mener la « pacification » du pays. En 1941, le sultan Moulay Youssef, futur Mohamed V, s’oppose très courageusement à la « Mission Civilisatrice de la France » qui voulait imposer le port de l’étoile jaune aux Marocains de confession juive.
En janvier 1943, lors de la conférence d’Anfa (quartier de Casablanca), Roosevelt et Churchill abordent plusieurs sujets dont, en particulier, le débarquement prévu en juin 1944 en Normandie.
Sur le plan local, un fort courant de nationalisme émerge avec la création, en 1944, par Allal el Fassi, du parti nationaliste de l’Istiqlal qui soutiendra Mohammed V jusqu’à la fin du protectorat français.
En 1953, Mohammed V est destitué et exilé en Corse, puis à Madagascar. La population ne reconnaît pas la légitimité du nouveau souverain, Mohammed ben Arafa, et les autorités françaises doivent se résoudre à organiser le retour, en 1955, de Mohammed V. La même année, la France renonce au protectorat et reconnaît Mohammed V comme sultan du Maroc. L’année suivante, le 2 mars 1956, le Maroc accède à son indépendance. En 1960, c’est au tour de la Mauritanie de proclamer son indépendance malgré l’opposition du Maroc et de la Ligue Arabe. Le 3 mars 1961, Mohamed V meurt et son fils Hassan II devient roi. Peu de temps, le 29 octobre 1965, Medhi Ben Barka, chef de l’opposition à la politique du roi Hassan II, est enlevé et assassiné en France. Ce drame continue de marquer douloureusement l’histoire du Maroc indépendant, où l’espoir d’un système démocratique s’efface. En 1973, les Sahraoui créent le Polisario, mouvement armé qui revendique l’indépendance du Sahara espagnol. En réponse, Hassan II organise en 1975 la « marche verte » qui vise à s’approprier le Sahara espagnol. Une nouvelle constitution par referendum est promulguée en 1992, suivie par les premières élections législatives au suffrage universel. En 1997, de nouvelles élections législatives ont lieu, aboutissant à la mise en place d’un gouvernement d’alternance. En 1999, Hassan II décède après 40 ans de règne. Son fils Mohammed VI, qui lui succède, instaure en janvier 2004, l’Instance Equité et Réconciliation (IER) qui prend acte de toute la violence politique qui a broyé le pays pendant les années de plomb du règne d’Hassan II.
En 2011, les remous du Printemps arabe atteignent le Maroc avec d’importantes manifestations populaires. Parmi les réformes mises en place par le roi figure une nouvelle constitution adoptée par référendum, qui redéfinit le rôle du gouvernement et officialise la langue amazigh (berbère). Les élections législatives qui s’ensuivent (les troisièmes, après celles de 2002 et 2007) depuis que Mohamed VI est roi du Maroc) sont remportées par les islamistes modérés du PJD (Parti de la Justice et du Développement), principal parti d’opposition dans la précédente chambre. Le faible taux de participation (37% des inscrits lors des élections de 2007, 45,4 % en 2011) traduirait, selon certains, le fait que, pour une grande majorité de la population, la chose politique est le domaine réservé de la monarchie. Sans nier certaines avancées non négligeables de la nouvelle constitution, notamment dans l’exposé des droits de l’Homme, le roi continue à la fois de régner et de gouverner.
2. Economie
Le Maroc est aujourd’hui un pays de 35 millions d’habitants avec une économie en pleine expansion. L’agriculture qui représente 20 % du PIB et occupe de 40% de la population se modernise. Le secteur industriel (textile, industrie automobile et aéronautique, offshoring, mines, …) et le tourisme se développent. Les infrastructures de communication (routes, autoroutes, …) maillent de mieux en mieux le pays. Les services (banques, télécommunications, …) sont très présents.
Le Maroc se tourne de plus en plus vers l’Afrique Noire (Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, …) où il fait d’importants investissements. « Le Maroc est un pays qui plonge ses racines en Afrique et dont la frondaison respire en Europe » avait coutume de dire Hassan II.
85 % des investissements marocains à l’étranger se font en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, …) : banques, phosphates, construction, cimenteries, télécoms, pêche, transport aérien, formation, bourses pour les étudiants africains.
Le Maroc intervient également en Afrique dans le domaine religieux par la construction et la rénovation de mosquées, ainsi que la formation à l’islam malikite, l’ignorance religieuse étant considérée comme la meilleure propagandiste de l’extrémisme.