Liban 5/5 : Tripoli

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Tripoli (Trablous en arabe) est la deuxième ville du Liban avec environs 300 000 habitants et se situe à 85 km au nord de Beyrouth. Sa population est à 80 % de confession sunnite et minoritairement alaouite, grecque orthodoxe et maronite.

En 1102, lors de la première croisade, la ville fut assiégée par Raymond IV de Toulouse et défendue par le qâdî Fakhr al-Mulk. Le siège dura près de 10 ans, infligeant de lourds dégâts à la ville, qui tomba aux mains des croisés en 1109. Elle fut ensuite, durant le temps des croisades, la capitale du comté de Tripoli, l’un des principaux États francs du Levant. En 1289, les mamelouks, emmenés par le sultan Qala’ûn, conquirent la ville.

Le château de Saint-Gilles (Tripoli) fut construit au début du XIIe siècle par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. Il tomba au main des mamelouks en 1289 qui l’incendièrent. Il fut reconstruit en 1307-1308 et il a été restauré en 1521 par Soliman le Magnifique

Le monastère Notre Dame de Balamand est un monastère situé à 16 km au sud-est de la ville de Tripoli dans la nord du Liban. L’abbaye cistercienne de Belmont fut fondée en 1157 sous l’égide de Frédéric Barberousse. Les premiers bâtiments furent construits entre 1157 et 1169, puis d’autres furent ajoutés au XIIIe siècle, avant 1289, date de la chute d’Acre marquant la victoire définitive des Mamelouks sur les Croisés. Les moines de Belmont sont rarement cités dans les chroniques des Croisades et aucun document sur la vie de l’abbaye et l’étendue de ses propriétés n’a été encore découvert. Sans doute à cause de sa position à l’écart des voies de communications et des agglomérations urbaines, le site ne semble pas avoir été récupéré par les Mamluks. Ce n’est qu’en 1609 que le monastère fut repris par les moines orthodoxes et restauré. Des remaniements furent effectués au cours des XVIIIe et XIXe siècles, et des travaux de restauration dans les années 1960.

Construite en pierre de taille, l’abbaye est un exemple d’architecture cistercienne avec chapelle, salle capitulaire, réfectoire, cuisine, celliers et citernes organisés autour d’une cour centrale. Les importantes modifications et additions introduites par les religieux orthodoxes n’ont pas entièrement changé son aspect originel. Sur le côté nord-ouest du cloître se trouve l’église à nef unique couverte d’une voûte en berceau brisée. Ses murs, épais de près de deux mètres, sont entièrement dénués de décoration, en respect des règles cisterciennes. Une grande fenêtre en tiers-point est percée dans l’abside, tandis qu’un oculus est placé sur le côté opposé au-dessus de l’arc triomphal.
Le clocher de pierre, unique exemple de l’époque des Croisés qui subsiste en Orient, s’élève sur l’extrémité orientale de la nef au-dessus de l’arc de l’abside. De plan carré, il est couvert de deux voûtes superposées, et ses faces sont percées de baies en tiers-point dont l’arc mouluré retombe sur des piédroits garnis de colonnettes. Bien qu’avant 1274, l’ordre de Cîteaux n’autorise théoriquement pas la construction de clochers en pierre, il est probable que celui de l’abbaye de Balamand soit plus précoce, étant donné l’avancée de la conquête mamelouke à cette date.

Le plan de l’édifice laisse supposer que le monastère était construit sur les fondations d’une église byzantine ; un chapiteau byzantin servant de support à la cuve baptismale et l’orientation nord-est de l’église appuient cette hypothèse. Néanmoins, l’architecture du couvent de Balamand s’inscrit dans la tradition des monastères cisterciens d’Europe, transplantée en Terre Sainte à la suite des Croisades. Son plan rappelle celui d’autres églises croisées de la région, comme la cathédrale de Tortose et l’église Saint-Pierre de Tibériade. Elle n’aurait subi que peu d’influence locale ; seule la coupole qui coiffe le clocher reflète une certaine influence orientale. De fait, en Occident, on utilise plutôt une pyramide au lieu d’une coupole, comme on le remarque pour les clochers de l’église de Notre-Dame des Doms (Avignon), de l’abbaye du Thoronet (Var) ou de l’abbaye de Sananque (Gordes). La rosace de la façade de l’église avait sans doute une armature en pierre, restituée par C. Enlart, et qui rappelle celle de l’église Sainte-Catherine à Enfé. On trouve déjà des oculi dans les palais omeyyades, comme à Khirbat al-Mafjar et Anjar, mais c’est par le biais de l’architecture franque de terre sainte qu’ils apparaissent dans les édifices mamluks, souvent placés au-dessus de portes d’entrée.

Les icônes conservées à Balamand compteraient parmi les plus belles issues de l’école de Youssef el Mousawir, avec notamment celle dite de la « Passion de St Georges ». Quant aux manuscrits, ils dateraient pour l’essentiel du XVIIème et du XVIIIème siècles, à quelques exceptions prêts comme des manuscrits en Syriaque qui seraient eux du XIIIème siècle. Beaucoup auraient cependant disparus en raison des évènements et notamment une partie en 1987, lors de la guerre fratricide. Certains ont été rendus.

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