Guyane 1/5 : Généralités

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1. Géographie

Située au Nord de l’Amérique du Sud entre le Surinam et le Brésil, la Guyane française s’étend sur 86 504 km2 sur le plateau des Guyanes, entre l’équateur et le tropique du cancer. Elle est la plus petite des trois Guyanes, le Surinam couvrant 163 000 km2 et la Guyana 215 000 km2.

Le fleuve Maroni à l’Ouest, le fleuve Oyapock et les monts Tumuc-Humac au Sud constituent les frontières naturelles de ce département boisé à 96% de son territoire par une forêt primaire d’une grande diversité. La Guyane partage 730 km de frontière avec le Brésil et 510 km avec le Surinam.

2. Histoire

Il y a plus de 6 000 ans, les premiers habitants d’Amazonie arrivent d’Asie orientale et sont à l’origine de la civilisation amérindienne. En Guyane, on retrouve jusqu’au coeur de la forêt des traces archéologiques de leur passage : poteries, gravures rupestres, polissoirs, etc.

C’est au cours de son troisième voyage, le 5 août 1498, que Christophe COLOMB longe pour la première fois les cotes de la Guyane. Deux ans plus tard, Vicente PINZON explore ce territoire en empruntant l’Oyapock.

Après plus de dix tentatives de colonisation (de 1604 à 1652), qui échoueront toutes, la première mise en valeur du territoire guyanais débute à partir de 1656 avec des colons hollandais amenant avec eux les premiers esclaves africains. En 1664, la Guyane devient territoire français. Une économie agricole est mise en place (exportation de roucou, indigo, coton, canne à sucre, café, vanille, bois exotiques, …) basée sur l’importation des esclaves africains. En 1685, Colbert, ministre de Louis XIV, officialise le système esclavagiste en édictant « Le Code Noir ».

En 1763, au lendemain de la défaite de la France dans la guerre de sept ans, Choisel organise une vaste opération de peuplement de la Guyane : 14 000 Européens arrivent à Kourou. La plupart d’entre eux meurent de fièvre jaune, syphilis et dysenterie et les survivants s’installent sur les îles du Diable, qui s’appelleront plus tard Iles du Salut. Jusqu’à la révolution française, la Guyane exporte des tonnes d’épices, de bois et de textiles vers la métropole. Au lendemain de la défaite de Trafalgar, les anglais et les portugais débarquent à Cayenne en 1809 et occupent le territoire pendant huit ans.

Le rétablissement en 1804 de l’esclavage, qui avait été aboli en 1794, entraîne la fuite en forêt des esclaves qui rejoignent les « marrons » de Guyane hollandaise (actuel Surinam) déjà installés. Ce sont les ancêtres des populations noir-marrons qui vivent principalement aujourd’hui sur les berges du Maroni. En 1828, Anne-Marie Javouhey, fondatrice de la congrégation des soeurs Saint-Joseph de Cluny, rachète des esclaves, en fait des hommes libres et met en valeur avec eux la région de Mana. Ses idées anti-esclavagistes sont soutenues par le député Victor Schoelcher, et aboutiront en 1848 à l’abolition de l’esclavage, qui entraînera le départ des Noirs des plantations, et l’effondrement de l’économie guyanaise.

En 1852, Napoléon III met en place la déportation de forçats vers la Guyane. Saint-Laurent du Maroni, centre administratif du système pénal, recevra près de 70 000 hommes et femmes dont plus d’un tiers décèdera en Guyane. En 1855, un premier site aurifère est découvert sur un affluent de l’Approuague et déclenche une ruée vers l’or qui ne prendra fin qu’avec la Seconde Guerre mondiale. Entre 1910 et 1930, il y aura plus de 10 000 orpailleurs à la recherche de l’Eldorado dans les forêts guyanaises. Ce mouvement entraîne une croissance du commerce local, mais également la fermeture des dernières grandes plantations. Albert Londres et d’autres journalistes mèneront entre 1923 et 1938 une campagne contre le système du bagne en Guyane, qui prendra fin officiellement en 1938 et effectivement en 1953.

En 1946, la Guyane devient département français puis en 1964 accueille le Centre Spatial Guyanais à Kourou, ce qui engendre un développement économique pour l’ensemble de la Guyane, avec la construction de routes, hôpitaux, commerces, … et la création d’emplois. Depuis 1982, avec les lois de décentralisation, un transfert de compétence se fait de l’Etat vers les organisations territoriales. Les courants migratoires s’accentuent, liés en particulier aux crises sociales et économiques du Brésil, Surinam et Haïti. Ainsi, de 1961 à 1999, la population guyanaise est passée de 33 000 habitants à près de 160 000 et est actuellement estimée à 250 000 habitants.

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