Togo 1/3 : Histoire et Economie

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Le Togo est un petit pays de 54 000 km2 et 4 millions d’habitants, situé entre le Ghana à l’ouest, le Bénin à l’est et le Burkina Faso au nord.

I. Histoire
1. Colonisation
Les Portugais sont les premiers européens à fréquenter la côte ouest-africaine depuis la moitié du 15e siècle. Dès 1482, ils contrôlent le commerce de l’or et de l’ivoire à partir du fort El Mina situé en Gold-Coast (actuel Ghana). Au début du 16è siècle, un autre commerce commence, beaucoup plus juteux : la traite des Noirs. Durant les 17è et 18è siècles, portugais, danois et hollandais installent des comptoirs de commerce dans la bande côtière située entre les royaumes Ashanti (Ghana) et Danhomey (Bénin), qui correspond au sud de l’actuel Togo.
La situation du Togo à la veille du 20è siècle est ainsi décrite par Jean de Menthon : « En 1884, existait pour les puissances européennes une sorte de no man’s land d’Aného à Lomé, alors que des postes militaires anglais et français étaient installés à l’Ouest et à l’Est.  » [de Menthon (J.), A la rencontre du Togo, L’Harmattan, Paris, 1993, p. 42.]
En juillet 1884, Gustav Nachtigal, un explorateur allemand, signe un accord de protectorat, avec Mlapa III, roi du territoire situé autour du lac Togo. Allemagne établit alors progressivement son autorité sur le Togoland (90 000 km²) qui devient la « Musterkolonie » (colonie modèle) de l’empire allemand. Ainsi, dès 1906, la colonie parvient à équilibrer son budget, grâce à l´exportation de palmistes et d´huile de palme. Le Togo allemand s’étend progressivement jusqu’à couvrir 90 000 km2.

Dès les premiers jours de la première guerre mondiale, Anglais et Français occupent la zone côtière (Lomé, Aného, Porto-Séguro) puis avancent vers le nord.
Le traité de Versailles du 28 juin 1918 retire à l’Allemagne à toutes ses colonies. L’accord du 10 juillet 1919 signé à Londres octroie à la France les cercles de Lomé et Kpalimé, le front de mer et les lignes de chemin de fer, et à la Grande Bretagne les riches plantations de café et de cacao de Kpando et de Ho. En 1922, la Société des Nations entérine le partage en octroyant aux deux pays occidentaux un mandat sur chacun de leur partie de l’ancien Togoland. Les Français héritent de 61% du territoire et les Anglais des 49 % restants qu’ils intègrent à la Gold-Coast. Les Français décident de ne pas regrouper Togo et Dahomey.

2. Indépendance
En 1946, Sylvanus Olympio prend le contrôle du Comité de l’unité togolaise (CUT), dont un des objectifs est la réunification du Togo et son indépendance. En 1956, en réponse à un référendum, le Togo britannique se prononce pour sa fusion avec la Gold-Coast. Dès lors, les revendications de Sylvanus Olympio pour un Togo réunifié n’ont plus lieu d’être. Les élections de 1956 organisées en application de la loi Defferre sur l’autonomie interne, sont remportées par Nicolas Grunitsky, dont le Parti Togolais du Progrès milite pour une collaboration plus étroite avec la France. Le 27 avril 1958, le CUT remporte les consultations relatives à la levée de l’autonomie et à l’octroi de l’indépendance. Sylvanus Olympio devient Premier ministre et fixe l’indépendance au 27 avril 1960. Le 9 avril 1961, Sylvanus Olympio est élu président de la République Togolaise.

Le refus de Sylvanus Olympio, d’intégrer dans les forces de sécurité d’anciens soldats togolais ayant servi l’armée française en Algérie ou en Indochine, sera à l’origine de sa destitution et de son assassinat le 13 janvier 1963.

Les insurgés font appel à Nicolas Grunitzky qui préside le pays de 1963 à 1967. Puis, quatre plus tard, le 13 janvier 1967, les militaires reprennent le pouvoir, le lieutenant-colonel Etienne Eyadéma devenant président de la République.

Après plus de vingt ans de régime à parti unique (création en 1969 du Rassemblement du Peuple Togolais ou RPT), une conférence nationale se tient
du 8 juillet au 28 août 1991 qui aboutit à la mise en place d’un régime semi-présidentiel (Premier ministre, Haut-Conseil de la République, …). Peu de temps après, le général Eyadéma récupère toutes ses prérogatives avec l’appui de l’armée. Grèves, répression, assassinats politiques, … se multiplient et culminent le 25 janvier 1993 avec des dizaines de manifestants tués. L’Union européenne suspend sa coopération avec le Togo, ce qui n’amène pas le régime à varier.

Le 5 février 2005, Gnassingbé Eyadéma décède d’une crise cardiaque. Son fils Faure Gnassingbé lui succède. Le 24 avril 2005, les élections présidentielles confirment Faure Gnassingbé. Le nouveau président exprime le désir de se démarquer des pratiques de l’ancien régime. Il institue une Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) qui prendra acte de toutes les violences et abus commis durant le règne de son père.

Au début de l’année 2014, le gouvernement a déposé un projet de loi portant un ensemble de réformes constitutionnelles et institutionnelles (élection présidentielle à deux tours, limitation du nombre de mandats présidentiels, réforme de la Commission Electorale Nationale, réforme de la Cour Constitutionnelle, …). Le 30 juin 2014, ce projet de loi a été rejeté en bloc par l’assemblée nationale où la majorité appartient pourtant au pouvoir présidentiel. Certains en déduisent le manque de volonté réelle du chef de l’Etat de démocratiser le pays, tandis que d’autres évoquent un manque d’unité entre les positions du président et celles de son parti.

II. Géographie

Le Togo est habité par une mosaïque de peuples et compte une quarantaine d’ethnies. Sa population (7 millions d’habitants) est essentiellement rurale (70% environ). La population est jeune puisque près de la moitié des habitants a moins de 15 ans.

Les principales villes sont Lomé (1 000 000 d’habitants), Sokodé (60 000), Kara (40 000), Bassar (26 000), Dapaong (26 000) et Mango (25 000).

Le français est la langue officielle. L’Ewé et le Kabyè ont le statut de langues nationales.

50% de la population est animiste, 30 % est catholique, 10 % protestante et 10 % musulmane.

De 1960 à 1975, le pays a connu une forte croissance annuelle (7%). De 1983 à 1990, la politique d’ajustement structurel imposé par les institutions de Bretton Woods a eu pour conséquence une précarisation d’une grande partie de la population. De 1990 à 1993, la crise socio−politique a paralysé l’économie du pays. La dévaluation du franc CFA survenue en janvier 1994 a aggravé la paupérisation d’importantes franges de la population.

L’agriculture occupe 60% de la population active qui s’adonne aux productions vivrières (maïs, manioc, mil, igname, sorgho) et aux cultures de rente (café, cacao, coton, palmistes). Les ressources minières sont les phosphates, dont le Togo est le 5è producteur mondial et qui assurent 40% des recettes d’exportation, et les hydrocarbures dont d’importants gisements viennent d’être découverts. Le port de Lomé est la plaque tournante pour le commerce des pays enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger etc). Les banques sont nombreuses et font de Lomé une place financière stable.

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