Haïti 5/5 : Port-de-Paix

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Port-de-Paix

Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1492, Christophe Colomb jette l’ancre au Môle Saint Nicolas, explore la région et la baptise « Vallée des délices » (Val Paraiso). Au milieu du 17è siècle, sous l’impulsion de Bertrand d’Ogeron de la Bouëre, gouverneur de l’île de la Tortue, les boucaniers et les flibustiers de l’île de la Tortue s’installent à Port-de-Paix comme agriculteurs. Ils sont rejoints par des engagés venus de France dans le cadre d’un contrat de 36 mois. En 1685, Pierre-Paul Tarin de Cussy, gouverneur de Saint-Domingue, s’installe à Port-de-Paix et en fait la capitale de l’île. En juillet 1695, les Anglais attaquent et pillent Port-de-Paix, en réponse à l’attaque de la Jamaïque par Jean-Baptiste du Casse en 1694. Durant la guerre civile opposant Toussaint à André Rigaud, une partie des habitants de la ville décide de se rallier à ce dernier. Les insurgés sous la conduite d’un mulâtre nommé Lucien Golard assiégèrent la ville. Maurepas, un allié de Toussaint, menaça de la réduire en cendres si les hommes de Golard étaient accueillis. Se voyant dans une position délicate les partisans de Rigaud demandèrent aux insurgés de lever le siège. Le 25 Juillet 1794, Toussaint entre dans Port-de-Paix. Pendant le règne de Christophe, Port de Paix est une ville rebelle. Elle s’oppose au monarque sous le commandement de Rébécca, officier que le roi Christophe avait dégradé et qu’il décapite en 1807, mettant fin à la résistance de la ville. Aux derniers jours du mois de juillet 1807, Henri Christophe assiégea la ville pour en déloger le commandant militaire Lamarre, resté fidèle à la cause républicaine et à Pétion. Lamarre est vaincu, s’enfuit et la ville tombe sous l’autorité de Christophe.

Le 7 Mai 1869, un tremblement de terre détruit Fort Liberté, Port de Paix, et Santiago de las Caballeros. Au Cap Haïtien, 10 000 personnes sont ensevelies sous les ruines.

Port-de-Paix sera un bastion de la résistance dans les premières heures de l’occupation américaine.

Aujourd’hui, Port-de-Paix compte 200 000 habitants, ce qui en fait la cinquième ville d’Haiti. Port-de-Paix est le chef-lieu du Département du Nord-Ouest et le siège du diocèse de Port-de Paix, dont Mgr Pierre-Antoine Paulo est l’évêque titulaire. De part et d’autre de Port-de-Paix, du Môle Saint-Nicolas à l’Anse-à-Fleur, s’étend la plage la plus vaste du pays, longue de 95 km.

Port-de-Paix est aussi le principal port du département du Nord-Ouest. Près de 60 % des haïtiens vivant à l’étranger (Etats-unis surtout) sont originaires du Nord-Ouest.

Parmi les personnages célèbres originaires de Port-de-Paix, on peut citer : Padre Jean, François Cappoix et Jacques Maurepas.

Padre Jean est esclave d’un propriétaire espagnol, qu’il assassine avant de se réfugier à l’Ile de La Tortue. En 1676, il organise dans la Pointe Palmiste (à l’est de Port de Paix) une rébellion avec 25 esclaves. Il est tué en 1679 par les pirates (boucaniers), qui l’avaient repéré dans sa retraite de montagne. Padrejean est cité, aux côtés de François Makandal (révolte de 1757) et de Dutty Boukman (révolte de 1791), parmi les leaders des grandes révoltes d’esclaves.

Francois Cappoix également connu sous le nom de la Cappoix-La-Mort est à Port-de-Paix en 1776 sur l’habitation de Laveaux/Lapointe et mort le 19 Octobre 1806 à Limonade. Son nom était une transformation de Cappouet, propriétaire de l’habitation où il était esclave. En ce moment-là, les esclaves prenaient en effet le nom des personnes qu’ils servaient. Sa carrière militaire commence en 1794 après l’entrée de Toussaint Louverture à Port-de-Paix. Il contre, sous les ordres du Général Jacques Maurepas, toutes les expéditions et invasions portées par les Français. Contrairement à Christophe qui met le feu au Cap-Haïtien plutôt que de livrer la ville au Général Leclerc, Cappoix ne brûle pas Port-de-Paix mais y reste et défait les Français. Il s’illustre par son courage dans de nombreuses batailles, dont celle de Vertières où le Général Rochambeau est vaincu. Juste après la mort de l’empereur Jean Jacques Dessalines, Cappoix devient général à Port-de-Paix. Il est assassiné par le général Romain sous les ordres de Christophe pour son support à Dessalines. Après la mort du Général Cappoix, son compagnon Rebeca mène une révolte contre Christophe. Il est défait et décapité par les troupes de Christophe.

Jacques Maurepas était le commandant de la ville de Port-De-Paix dans le nord-Ouest de St Domingue au moment où l’expédition Leclerc arrive. Toussaint Louverture lui ordonne d’organiser la résistance à tous les navires qui paraîtront devant Port-de-Paix. Le 12 février 1802, l’expédition française étant prête à débarquer dans la ville, Maurepas la réduit en cendre et se replie dans la montagne voisine appelée Les Trois Pavillons (aujourd’hui Croix St Joseph). Lorsque le Général français Humbert arrivé dans la ville en flammes, il marche contre Maurepas qui le défait. Leclerc décide alors d’envoyer le Général Debelle contre Maurepas qui le défait à nouveau. Cependant, Maurepas décide de ne pas poursuivre la lutte contre les français et se rend à eux. Il est intégré dans l’armée française et mis sous l’autorité du Général Brunet. Soupçonné d’avoir participé à la révolte menée par colonel François Cappois, il est arrêté et amené au Cap-Français. Le 17 novembre 1802, Rochambeau débarque au Cap-Français et, sur ses ordres, Maurepas, ses troupes et sa famille sont torturés et jetés à la mer.

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