Martinique 4/7 : La Pagerie

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La Pagerie

Située dans la commune des Trois Îlets, l’ancienne habitation sucrière de la Pagerie est celle où est née Marie-Joséphine Rose Tascher de la Pagerie, première épouse de Napoléon Bonaparte et future impératrice.

Au milieu d’un très beau parc se trouvent les ruines des bâtiments de l’habitation, ainsi qu’un petit musée consacré au souvenir de Joséphine.

Cette vaste habitation de plus de 500 hectares, anciennement connue sous le nom de « Petite Guinée », comprenait jusqu’à trois cent esclaves pour la production de cacao, de coton et de canne à sucre, avant de péricliter au début du 19ème siècle.

Sévèrement endommagé par le cyclone de 1766 qui ravage entre autre la maison principale, puis démembré par ses propriétaires successifs à la mort de Joséphine, le domaine de la Pagerie est racheté en 1944 par Robert-Rose Rosette, futur maire des Trois-Îlets. Passionné d’histoire, celui-ci décide d’établir dans le seul bâtiment encore intact, les cuisines, un petit musée dédié à la mémoire de l’impératrice. Sont rassemblés là, des documents d’époque, des tableaux et quelques meubles du temps de Joséphine, dont son lit d’enfant à colonnes.

Hormis ce petit musée et les ruines de quelques bâtiments de production, dont la sucrerie et le moulin à canne, il ne reste plus grand chose de l’habitation.

Marie-Josèphe Rose de Tascher de la Pagerie est née en Martinique le 23 juin 1763. Le 13 décembre 1779 (elle a seize ans), à Noisy-le-Grand, elle épouse le vicomte Alexandre de Beauharnais dont elle a deux enfants, Eugène et Hortense. Les infidélités de son mari l’amènent à se séparer de lui en décembre 1785, quatre ans avant la Révolution. Il sera député aux Etats Généraux, président de l’Assemblée Nationale Constituante puis général de la 1ère armée du Rhin. Rendu responsable de la chute de Mayence en juillet 1793, il sera arrêté sur l’ordre du Comité de sûreté générale, emprisonné à la prison des Carmes, et guillotiné le 23 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre, guillotiné le 10 Thermidor An II (28 juillet 1794).

Après avoir été la maîtresse du Général Lazare Hoche, puis de Barras, elle rencontre en 1795 le jeune général Bonaparte qui l’épouse civilement le 9 mars 1796, quelques jours avant de partir pour la campagne d’Italie, qui sera suivie par celle d’Egypte. Bonaparte féminise son deuxième prénom en l’appelant « Joséphine », nom qui lui restera pour la postérité.

C’est dans la demeure de Joséphine, rue Chantereine à Paris, qu’après l’expédition d’Égypte, se prépare le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), à la suite duquel Napoléon est nommé Premier consul en décembre 1799 (Cambacérès étant le second et Lebrun le troisième). Peu après, ils s’installent à la Malmaison, château que Joséphine avait acheté en avril 1799, sous le Directoire. C’est à la Malmaison que Bonaparte prendra les grandes décisions pour remettre la France dans le « droit chemin » : création de la Banque de France, rétablissement de l’esclavage dans les colonies (en 1802), instauration de l’ordre de la Légion d’honneur, …

Eugène, le fils de Joséphine, deviendra vice-roi d’Italie puis général. Hortense épousera Louis, frère cadet de Napoléon et futur roi de Hollande, et sera la mère de Napoléon III et du duc de Morny.

Malgré les menaces de répudiation dues à sa conduite parfois frivole, Napoléon l’associe à son élévation et la couronne impératrice en 1804. Le 1er décembre 1804, Napoléon et Joséphine seront unis religieusement, par le cardinal Joseph Fesch, oncle de l’empereur. Le 2 décembre 1804, ce sera le sacre à Notre-Dame de Paris, en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris. Napoléon couronnera à son tour son épouse Joséphine, la proclamant impératrice.

Ne parvenant pas à donner un héritier à l’Empereur, leur divorce sera prononcé le 16 décembre 1809, pour raison d’Etat. La jeune Marie-Louise d’Autriche deviendra la nouvelle impératrice. Joséphine conserve le titre d’Impératrice des Français et une riche dotation incluant le château de la Malmaison. Napoléon, qui lui a gardé toute son affection, lui rend de fréquentes visites.

Après sa chute, Napoléon lui écrira une dernière lettre : « Adieu, ma chère Joséphine, résignez-vous ainsi que moi et ne perdez jamais le souvenir de celui qui ne vous a jamais oubliée et ne vous oubliera jamais. Napoléon. »

A la chute de Napoléon en 1814, elle se rapproche des Alliés, en particulier du tsar Alexandre Ier. C’est là, à la Malmaison, qu’elle meurt d’une fluxion de poitrine le 29 mai 1814, à 51 ans, peu après la chute de l’Empire, ayant pris froid en faisant visiter son domaine au tsar Alexandre 1er. Ses enfants Eugène et Hortense sont à son chevet. Elle est inhumée dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.

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