Madaba est encore appelée la « ville des Mosaiques ». C’est en effet à Mabada que se trouve l’Eglise Grecque Orthodoxe de Saint-Georges contenant la célèbre mosaïque byzantine (560 après JC) représentant la carte de la Palestine. Avec ses deux millions de pièces taillées dans des pierres locales très colorées, cette carte représente la terre biblique, allant de l’Egypte au Liban, en passant par le Sinaï, Israël, la Palestine et la Transjordanie.. On y voit le Jourdain et ses bateliers, la Mer Morte, et la ville fortifiée de Jérusalem. La carte originelle couvrait 94 m2 dont seulement 25 m2 ont été récupérés. Près de 156 places bibliques y sont représentées. La mosaïque a été découverte en 1897, lors de la construction d’une nouvelle église pour la communauté grec-orthodoxe. Cette carte est une source de connaissances bibliques ausssi importante que le traité de l’historien Eusèbe de Césarée de 395, traduit en latin par Jérôme en 490.
Pratiqué par les Grecs, l’art de la mosaïque sera poursuivi par les Romains pour la décoration d’édifices civils et de maisons. Après eux, les Byzantins reprendront l’art de la mosaïque pour couvrir sols et murs des églises. Au contraire des fresques et des icônes qui ont eu du mal à être bien conservés, la mosaïque est inaltérable, constituant ainsi le meilleur témoignage de l’art byzantin. L’art de la mosaïque continue d’être enseigné en Jordanie et Madaba en symbolise le renouveau avec son école, crée en 1991 avec la participation de l’Institut de Ravenne (Italie). Cette école de mosaïque forme des artisans à la fabrication, la réparation et la restauration des mosaïques.
Il existe des centaines d’autres mosaïques datées entre les Ve et VIIe siècles, dispersées dans les églises et foyers de Madaba, représentant toute une profusion de fleurs et de plantes, d’oiseaux et de poissons, d’animaux et de bêtes exotiques, ainsi que des scènes inspirées de la mythologie ou des activités quotidiennes liées à la chasse, à la pêche et à l’agriculture.