Jérash (ou Geraa en latin) aurait été fondée en 322 av. J.-C. par Alexandre le Grand qui la baptisa Antioche Chrysorrhoas. On aurait en effet retrouvé une monnaie frappée pendant le règne de Caracalla au nom « d’Alexandre de Macédoine fondateur de Gerasa». Elle fut conquise en 84 av. J.-C. par Alexandre Jannée qui y est mort en 76 av. J.-C. pendant le siège de Regaba, une forteresse voisine. Elle est prise par le nabatéen Arétas III en 73 av. JC. Conquise par le général Pompée en 63 av. J.C., la ville tomba aux mains des Romains et fut l’une des dix principales cités de l’empire, au sein de la Confédération de la Décapole. Elle prend alors le nom de Gérasa. La ville reçut même la visite de l’empereur Hadrien en 129.
Jérash devient le siège d’un évêché au IVe siècle. Elle est ensuite pillée par les Perses (614) puis les Arabes (635). Elle subit plusieurs tremblements de terre, dont le plus dévastateur fut celui de 747-748. Les affrontements entre musulmans et croisés lors des croisades, lui portent le coup de grâce. Les arabes transforment en effet le temple d’Artémis en forteresse.
Dissimulée sous le sable pendant plusieurs siècles, Jérash est redécouverte en 1806 et progressivement restaurée. Jérash est l’exemple même de l’urbanisme romain, vaste et formalisé, dans tout le Moyen-Orient. La ville est ornée de rues pavées, à colonnades, d’immenses temples sur la crête des collines, de théâtres, de thermes, de fontaines, de places publiques et de murailles percées par des tours et des grilles.
Jérash est aujourd’hui une ville de plus de 100 000 habitants. Un grand nombre de monuments ont été dégagés et reconstitués. La muraille entoure, aujourd’hui encore, presque toute la ville. L’Arc d’Hadrien (25 m x 21,5 m) a été construit à l’entrée sud de la ville à l’occasion de la visite de l’empereur Hadrien en 129. Il a été reconstitué après 1980 par des archéologues jordaniens.
Après la place ovale commence le Cardo Maximus, allée de 800 m de long dont les colonnes ioniques furent peu à peu transformées en colonnes corinthiennes, finement sculptées en feuilles d’acanthes. Nymphée, imposante fontaine ouvragée, aurait été construite en 191 et servait à alimenter en eau toute la cité (15 000 personnes). Les nombreuses marches du Temple-Esplanade mènent au Temple d’Artémis, véritable centre de la vie sociale et spirituelle de Gerasa, qui se dressait alors au milieu d’une vaste enceinte sacrée de 34 000 m2 qui rejoignait le Cardo Maximus.