JEAN-LOUP PAGESY ET AURORE UGOLIN A LA CATHEDRALE DE BASSE-TERRE
La Guadeloupe est une terre qui regorge de talents et a produit un nombre indéchiffrable de sportifs, auteurs, musiciens, artistes, etc., qui ont porté haut la réputation de leur île, au niveau national ou international. L’art lyrique ne fait pas exception et tous en ont eu la démonstration ce samedi 24 janvier 2015 où, en la cathédrale de Basse-Terre, Jean-Loup Pagesy (baryton-basse) et Aurore Ugolin (mezzo-soprano), accompagnés par Tomasz Szczepanski (pianiste), ont donné un concert de musique sacrée, d’extraits de comédies musicales et d’opéras, durant lequel ils ont interprété, en première partie, des chants de Franz Schubert (Ave Maria), Jean-Sébastien Bach (Passion selon St Matthieu et selon St Jean), Gabriel Fauré (Requiem), Handel (Messie), César Franck (Panis Angelicus), Giovanni-Battista Pergolesi (Stabat Mater), Mendelsohn (Elias), Charles Gounod (Ave Maria), Mozart (La Flûte enchantée) et Camille Saint-Saëns (Dalila). Dans la seconde partie, les chants appartenaient à un répertoire plus moderne : Lost in the stars (Kurt Weill), Swing Low, Porgy and Bess (Georges Gerswin) et Amazing Grace. Ovationnés par le public, ils ont dû reprendre certains chants, devant une cathédrale remplie et enchantée.
1. Jean-Loup Pagesy
Jean-Loup Pagésy a quitté la Guadeloupe (il est originaire de Trois Rivières) à l’âge de 18 ans, pour suivre des études de sciences économiques à Paris. Après un D.E.U.G. de Sciences Economiques, Jean-Loup Pagésy se tourne définitivement vers une carrière musicale qu’il pratiquait déjà en amateur. C’est au Chœur de l’Armée Française dans lequel il fait son service qu’il découvre sa véritable vocation. Il obtient son prix de chant en 1997 à l’École Nationale de Musique de l’Häy-les-Roses, dans la classe de Marie-Claire Cottin.
Il intègre le Choeur Saint-Eustache, puis, après avoir chanté dans plusieurs formations, entre à l’école des solistes de l’Opéra de Paris.
Sur scène, il a interprété des rôles dans des opéras de musique aussi bien classique (Stravinski, Mozart, Rossini, Verdi, Puccini, Ravel, Fauré, Fénélon) que contemporaine (Hervé Niquet, Kurt Weil, Kurtag, Britten, Vincent Bouchot, Gershwin).
Jean-Loup Pagesy s’est produit sous la direction de James Conlon, Pierre Boulez, Laurence Equilbey, Philippe Nahon, William Eddins, Antony Hermus, … et a été invité à chanter à l’Opéra de Paris, Lyon, Strasbourg, Avignon, Rennes, Nantes, Bordeaux, Metz, aux festivals de Saint-Céré, d’Edinburgh et du Dorset au Royaume Uni, de Berlin et aussi aux Etats-Unis et en Europe de l’Est. Jean-Loup Pagesy est lauréat du Centre de Formation Lyrique de l’Opéra de Paris.
2. Aurore Ugolin
Aurore Ugolin débute très tôt l’apprentissage de la musique par l’étude de la clarinette. Après l’obtention d’une licence de musicologie, elle part étudier le chant, le piano, la diction lyrique anglaise et allemande aux États-Unis (Montclair State University). A son retour, en septembre 2000, elle est admise au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMP) en chant, y obtient son diplôme en 2004, puis intègre le cycle de perfectionnement. Depuis cette date, titulaire d’une licence de musicologie et diplômée du CNSMP, elle est invitée dans le monde entier où, sous la baguette de chefs prestigieux, elle interprète différents rôles dans des opéras de Bizet (Carmen), Henry Purcell (Didon et Enée), Rossini, Betsy Jolas, Ullmann, Bernstein, Ravel, Jean-Luc Trulès, Lo Delibes (Lakmé)… Elle a participé à des créations dont « Hydrogen juke box » de Philipp Glass et « La maison qui chante » de Betsy Jolas.Aurore Ugolin et Jean-Loup Pagésy.
3. Compa
Avec d’autres artistes lyriques antillais (Jean-Pierre Cadignan, Marie-Claude Bottius, Joël O’Cangha, Josselin Michalon, …), Jean-Loup Pagésy et Aurore Ugolin viennent de créer l’association la Company outre-mer music pro association (Compa), qui a pour objectif de promouvoir l’art lyrique et d’offrir plus de visibilité aux artistes lyriques des départements d’Outre-mer. L’association a pour marraine Christiane Eda-Pierre, cantatrice martiniquaise mondialement connue.
Compa prépare le festival Carib’Opéra, dont la première édition aura lieu en Martinique en 2016, et la seconde en 2017 en Guadeloupe.
4. Agence de Promotion et de Diffusion des Cultures d’Outre-mer
L’Agence de Promotion et de Diffusion des Cultures d’Outre-mer (98, rue Richelieu à Paris) est une autre structure visant à lieux faire connaître les artistes ultramarins. L’agence veut apporter une meilleure visibilité aux expressions culturelles ultramarines dans les domaines du patrimoine, des arts de la scène, des arts visuels, de la littérature, du cinéma et de l’audiovisuel. L’agence accompagne les artistes et les acteurs culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Actuellement, l’agence est toujours en phase de préfiguration.Greg Germain, son président, et Daniel Carcel, son directeur, ont été rejoints par une directrice adjointe, Cécile Pélissier (venue de la Maison des cultures du monde), Laurence Cabrol, chargée de mission (venue du réseau du spectacle vivant) et de Camille Doué, chargée de communication (venue de l’association Intermusée). L’agence a pour objectif d’assurer la promotion et la diffusion des expressions culturelles et artistiques des territoires d’Outre-mer, qu’il s’agisse d’œuvres ou de patrimoine matériel et immatériel. Le site internet de l’agence veut être une vitrine de ces expressions artistiques et culturelles, mais aussi une base de ressources pour les professionnels. Le travail de diffusion consiste à donner une plus grande visibilité des créations ultramarines dans les grands evenements comme le salon du livre de Paris, le festival d’Avignon, de Cannes, etc., mais aussi dans l’ensemble des réseaux de diffusion artistique tant dans l’Hexagone qu’à l’international, mais aussi dans les Outre-mer.
L’agence entend développer des projets coopératifs entre des équipes de création dans l’Hexagone et en outre-mer. Ainsi le théâtre de l’Ephémère au Mans s’est d’ores et déjà dit intéressé pour accueillir une troupe d’outre-mer. Fonctionner en réseau est le souhait de l’agence. Elle va donc s’appliquer à explorer tous ceux qui existent déjà et créer un maillage pour faire avancer la circulation de projets entre territoires d’outre-mer, entre les outre-mer et l’Hexagone et aussi l’étranger, dans le but d’améliorer les conditions de création et favoriser les échanges autour des espaces et des moments de création. L’agence va aussi s’appuyer sur les organismes de formation, et participer à la recherche de financement des projets. « Nous devons repérer, dit Daniel Carcel, tous les lieux isolés desireux d’accueillir les cultures d’outre-mer. »
PG