Le Fort Delgres, Gardien de la Basse Terre

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LE FORT DELGRES, GARDIEN DE LA BASSE TERRE

  1. Histoire

    En 1649, Charles Houël, gouverneur puis seigneur et propriétaire de la Guadeloupe, fait construire une fortification sur une hauteur dominant la ville de Basse Terre, capitale de l’île à cette époque. Cet édifice, qui porte alors le nom de fort Saint-Charles, sert à défendre la région de la Basse Terre contre les intrusions étrangères, surtout anglaises. Le fort est en effet régulièrement attaqué par les anglais. Ainsi, en 1693 puis en 1703, les troupes anglaises incendient le fort. Bien qu’il soit facile à bombarder depuis la mer et donc très exposé aux attaques ennemies, les français choisissent de conserver le fort et de le transformer en une véritable forteresse.

    Pendant la guerre de Sept ans (1756-1763), le fort est bombardé, le 23 janvier 1759, et évacué par l’armée française. En 1794, durant la Révolution, Basse-Terre est occupée par les Anglais. Victor Hugues parvient à s’en emparer et à prendre le contrôle de la Guadeloupe, où il proclamera l’abolition de l’esclavage.

En 1802, Napoléon dépêche une expédition de 3 500 hommes conduite par le Général Antoine Richepance, avec pour mission de rétablir l’esclavage, aboli 8 ans plus tôt le 4 février 1794. L’armée coloniale entre alors en révolte contre Richepance. Conduites par Delgrès et Ignace, les troupes de couleur occupent le fort qui est alors pris d’assaut par les troupes de Richepance, venues de métropole. Après une résistance héroïque, les insurgés évacuent la forteresse le 22 mai 1802, en passant par une poterne percée dans le parapet qui surplombe la rivière du Galion. Un premier groupe d’hommes, emmenés par Joseph Ignace, part vers Pointe-à-Pitre, dans le but de produire une diversion. Ils seront tués lors du combat de Baimbridge, le 25 mai 1802. Un deuxième groupe, composé de 300 hommes conduits par Delgrès, gagne l’habitation de Danglemont, sur les hauteurs du Matouba, où il compte organiser un foyer de résistance. Encerclés par les colonnes de Richepance, Delgrès et une grande partie de ses hommes décident de se faire exploser avec l’habitation plutôt que de se rendre.

Le 23 août 1904, le fort est officiellement déclassé par les militaires. Après s’être successivement appelé Fort Saint Charles, Fort Royal, Fort Mathilda, Fort Richepance, puis à nouveau Fort Saint Charles, le fort sera classé monument historique le 21 novembre 1977, puis rebaptisé Fort Louis Delgrès en 1989. Depuis 2004, il est la propriété et le siège de la Direction des Affaires Culturelles et du Patrimoine du Conseil Général.

 

  1. Description

    Le fort est situé à l’extrémité sud de la ville de Basse-Terre, surplombant la rivière du Galion, la mer des Caraïbes et la ville de Basse-Terre.

Construit au 17è siècle, le fort a ensuite subi deux grands agrandissements en 1720-1759 puis en 1759-1770. Entre 1720 et 1750, les casemates, la poterne et la grande poudrière sont venues s’ajouter à la partie la plus ancienne du monument. Entre 1763 et 1780, sont venus s’ajouter, les cuisines, les citernes et un souterrain conduisant aux fossés en direction du Carmel.

Dans le fort, un cimetière abrite les restes d’officiers décédés dans la colonie, dont le Général Richepance, mort de la fièvre jaune en septembre 1802, trois mois après avoir remporté la guerre de la Guadeloupe. Le Général Gourbeyre y est également inhumé.

En mai 2002, à l’occasion du bi-centenaire de la rébellion de 1802, un mémorial a été érigé en l’honneur de Louis Delgrès. Cette sculpture mégalithique veut honorer Louis Delgrès, dont le fort porte désormais le nom.

Il faut rappeler que le 2 avril 1998, a été apposée au Panthéon, une plaque à la mémoire de Louis Delgrès, portant l’inscription suivante : « A la mémoire de Louis Delgrès, héros de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage à la Guadeloupe, mort sans capture avec trois cent combattants au Matouba en 1802, pour que vive la liberté. Cet officier martiniquais, farouche opposant au rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe, né à Saint-Pierre en 1766, est un des héros les plus prestigieux de l’histoire de la Guadeloupe ».

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