Les Villes Mortes du nord de la Syrie

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Les Villes Mortes du nord de la Syrie

 



I. Les Villes Mortes

Les « villes mortes » de la Syrie du Nord constituent un des ensembles archéologiques les plus extraordinaires au monde. Il s’agit en effet de plus de 700 sites d’époque romaine et byzantine qui se trouvent dans une vaste région comprise entre la frontière turque au nord et Apamée au sud, les vallées de l’Afrin et de l’Oronte à l’Ouest et la plaine d’Alep à l’Est. Ces ensembles archéologiques recouvrent une superficie d’environ 2 000 km2.

La plupart ont été fondés entre le Ier et le VIIe siècle et abandonnés entre le VIIIe et le Xe siècle. Ces communautés rurales ont connu leur apogée vers le IVe siècle grâce au commerce du vin, de l’olive et des céréales. Elles étaient généralement organisées autour des villas de grands propriétaires terriens hellénophones, de bâtiments publics et d’églises. Après leur abandon, leur éloignement relatif des grands centres d’habitations les ont préservés du réemploi des matériaux, et a permis leur préservation sous forme des ensembles architecturaux remarquables que l’on voit aujourd’hui. Leur développement entre l’Antiquité et le Moyen Âge permet d’illustrer l’émergence du christianisme au sein des communautés rurales d’Orient.

Les ruines du massif calcaire ont été repérées, au XIXe siècle par Melchior de Voguë, archéologue et diplomate français (1829-1916), puis étudiés par de nombreux chercheurs (Butler, G. Tchalenko, Institut Français d’Archéologie du Proche-Orient) qui étudièrent les temples, les églises, les tombes, les pressoirs, les bains et les maisons, … devenus les restes archéologiques actuels. Pour Melchior de Vogüé, la parenté entre les constructions syriennes et les églises romanes de France est patente. Même respect du mur plein, même goût des baies simples, même amour de l’arc parfait. Même esprit et cohérence des masses. Pour lui, c’est bien l’architecture syrienne qui est à l’origine du pré-roman occidental.

Ces villages furent construits et occupés par des paysans venus des plaines voisines et désignés comme «syriens» en raison de leurs noms d’origine araméenne. Par la suite, ces paysans ont dû apprendre le grec, qui fut la langue du gouvernement et des élites urbaines durant un millier d’années, entre la conquête d’Alexandre et la conquête arabo-islamique. À partir du Ier siècle de notre ère, ces paysans ont mis en culture les terres ingrates de la montagne, quand les terres vacantes commençaient à manquer dans les plaines en raison d’un accroissement démographique favorisé par la paix romaine (Ier-IIIe siècles) puis la paix byzantine (IV-VIe siècles). En aménageant ces champs, ils ont transformé une montagne ingrate en une véritable campagne.

Pour accroître leurs revenus, ils se faisaient tailleurs de pierres, carriers ou maçons durant la morte-saison. À partir du Ve siècle, malgré une démographie en augmentation, ils continuèrent de s’enrichir en produisant de l’huile, du vin, des fruits et de la viande pour les marchés des bourgs et des villes avoisinants. Cet essor s’interrompt vers 540-550, près d’un siècle avant la conquête arabo-islamique. Le nombre des hommes continua à augmenter à l’inverse des ressources, provoquant des crises de disette et des épidémies dont la malnutrition aggrava les effets. À partir du déclin des Omeyyades, les paysans commencèrent à descendre dans les plaines où le déclin démographique laissa des terres vacantes sur des terroirs plus fertiles. À partir du Xe siècle, les villages furent définitivement abandonnés.

Les villages ont été répartis entre huit parcs classés au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2011.

2. Monastère de Saint Siméon

On inclut souvent le monastère de Saint Siméon dans les ensembles archéologiques des « Villes Mortes » du nord de la Syrie. L’édifice religieux construit à la mort de Saint Siméon aurait servi de modèle aux cathédrales romanes.

Saint Siméon est un moine ascète qui vécut de 392 à 459 non loin d’Alep. Pendant plus de 37 ans, il prêcha installé en haut d’une colonne de 18 m, d’où son nom de Saint Siméon le Stylite (de stylos, colonne en grec). Il est aussi connu comme « Siméon l’Ancien ». La vie de Siméon a coïncidé avec celle de Sainte Geneviève de Paris avec laquelle il échangea des correspondances. Après avoir passé 39 ans sur son pilier, Siméon mourut le 2 septembre 459, en position de prière, les mains jointes et les yeux fermés, de sorte que ses fidèles mirent deux jours à se rendre compte de sa mort. Il est commémoré le 1er septembre par les orientaux et le 5 janvier dans l’Église catholique romaine. Son principal biographe est son contemporain Théodoret de Cyr.

L’Église Saint-Siméon-le-Stylite, connue en arabe comme la « Qala‘at Simân » (Citadelle de Siméon), a été construite au Djébal Sim’an (montagne de Simon), à 30 km au nord-ouest d’Alep. L’édifice est composé de quatre basiliques catholiques situées dans une cour octogonale et tournées vers les quatre points cardinaux pour former une grande croix. Au centre de la cour se trouve la base du style ou colonne sur laquelle se serait tenu Saint Siméon. Ce type de basilique  aurait servi de modèle aux cathédrales romanes. Avec le temps, les pèlerins ont prélevé des fragments de la colonne sur laquelle vécut le saint et qui mesurait à l’origine plus de quinze mètres de haut. Il n’en reste désormais qu’un bloc d’environ deux mètres de haut.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Villages_antiques_du_Nord_de_la_Syrie

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