HOUKAMI OU LA PASSION DES ARTS

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HOUKAMI OU LA PASSION DES ARTS

 

Le centre culturel « Houkami Guyzagn » a été créé à Abidjan en 2001 par Thierry Dia, ingénieur informaticien, passionné d’art et cherchant à le promouvoir, sans chercher à influencer l’artiste, pari louable à un moment où les aspects commerciaux semblent primer sur la qualité artistique. La décoration des lieux et les multiples rencontres qu’on y fait rendent cet espace culturel vivant et plein d’une énergie positive.

  • La galerie

Tirant son nom de Houkami (« Aide moi » en baoulé), Guy, prénom de Guy Nairay, guadeloupéen, directeur de cabinet de feu Félix Houphouët Boigny et mécène, et de Zagn, rappel phonétique de « design », Houkami Guyzagn veut aider les jeunes artistes plasticiens ivoiriens à faire éclore et grandir leur talent. Galerie d’art organisant expositions, vernissages, conférences et déjeuners-débats, Houhami est également un espace de vie, de rencontres et d’échanges, où les amoureux de l’art sont invités à se croiser. Initialement installé aux Deux Plateaux Vallon, le centre a déménagé à la Riviera Bonoumin dans un espace plus grand pouvant accueillir en résidence des artistes et leur permettre d’être dans de bonnes conditions de production. En plus des salles d’exposition intérieure et extérieure, permettant au grand public de découvrir les œuvres des artistes, le centre dispose d’un restaurant et d’un lounge bar, lieux de rencontre des uns et des autres. Agréablement décoré, Houkami se révèle être un havre de paix au cœur de l’immense capitale ivoirienne.

  • Faire éclore les talents

En plus des expositions qui se succèdent sans discontinuer, la galerie organise, tous les deux ans, la biennale des Guyzagn, sanctionnée par le grand prix Guy Nairay. Ce concours d’arts visuels, ouvert aux sculpteurs, aux photographes et aux peintres, a pour but de révéler de jeunes talents et de faire leur promotion. Le lauréat 2009, Pascal Konan, a connu un beau succès, puisque ses oeuvres ont figuré parmi celles choisies pour représenter la Côte d’Ivoire lors de la biennale de Dak’art, en 2012 au Sénégal, ainsi qu’à l’Abidjan Art Festival qui s’est tenu à la Fondation Donwahi durant l’été 2014. Le lauréat des Guyzagn 2013 était le jeune photographe Yanzi Saint-Etienne. Contrairement aux grosses galeries qui s’intéressent aux artistes confirmés à un haut niveau, Houkami veut commencer par la base en s’intéressant aux jeunes pleins de potentiel et méritant des encouragements. Comme Guy Nairay le faisait, Houkami Guyzagn souhaite aider les artistes de façon désintéressée, sans attendre quelque chose en retour. Il s’agit d’amener les personnes avec une fibre artistique et créative à puiser au plus profond de leurs ressources le fruit d’une expression personnelle et à accoucher de leur talent. Parmi les nombreux artistes valorisés par Houkami, on peut retenir, à titre d’exemples, cinq d’entre eux : Mathilde Moreau, Amakan, Serge Gossé, Michel Gnohité et Abolikan.

  • Mathilde Moreau

Mathilde Moreau, directrice des Beaux-arts d’Abidjan et artiste-plasticienne ivoirienne, a célébré ses 30 ans de peinture à travers l’exposition « Fulgurence » à la Galerie Houkami en novembre 2017. Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan, Mathilde Moreau fait partie du groupe d’artistes qui ont participé à la création du mouvement Vohou-Vohou (« n’importe quoi » en langue gouro), lequel contestait la peinture du chevalet et, par le biais de matériaux pris dans leur environnement (tapa, cauris, jus de cola, latérite, kaolin, etc…), voulait dire leur quête de peintres africains souhaitant se démarquer de leurs modèles occidentaux. Quelques années plus tard, en 1996, avec les peintres Yacouba Touré, Ignace Mensah, Tiébena Dagnogo, Issa Kouyaté, et d’autres, Mathilde Moreau crée le groupe Daro-Daro, et ouvre ses peintures à la lumière. L’année 1998 passée en Chine lui permet d’agrandir encore plus son horizon. 

  • Amakan

Né en 1979, infographiste et illustrateur, Amakan est un produit du Centre Technique des Sciences Appliquées (CTSA) de Bingerville et du Centre Régional des Arts et des Métiers d’Arts (CRAMA) d’Abengourou. Les œuvres d’Amakan, de son vrai nom Amani Akan Ange, sont marquées par un message spirituel fort, parfois orienté dans le sens d’une exaltation. Dans ses toiles, où prédominent les couleurs lumineuses, Amakan veut exprimer gratitude et reconnaissance pour ce qui lui a été donné d’accomplir, surtout quand il se remémore son enfance difficile, souvent marquée par la maladie.

  • Serge Gossé

Originaire de Gagnoa, titulaire du diplôme d’études supérieures artistiques de l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan, Gossé a entamé sa carrière de peintre de la meilleure des façons. En effet, en décembre 2003, il s’est vu décerner le Grand prix Guy Nairay organisé par le centre Houkamy Guyzagn. Dans son atelier, Gossé travaille avec acharnement pour rester parmi les espoirs de la peinture ivoirienne. Ses œuvres sont une balade dans notre quotidien, saisissant les hommes et les femmes au passage, presque à la dérobée. Ses tableaux deviennent ainsi le lieu d’interminables découvertes.

  • Galla Ass Prince MichelGnohité

Né en 1989 à Abidjan, formé au CRAMA d’Abengourou, Gnohité a fait deux expositions à Houkami : « Eveil spirituel » en 2009 et « Entre chaos et sérénité » en 2011. Par sa technique de grattage, superposant des couches de peinture altérées, Gnoité nous invite à un retour sur les différentes strates de notre évolution. Mettant à découvert les blessures et les souffrances, les peurs et les joies, qui ont constitué notre enfance et nous ont fait parvenir à notre épanouissement d’adulte, Gnoité veut nous aider à libérer cet être insouciant et heureux qui a conduit nos premières années de vie.

  •  Abolikan

Né en décembre 1964 à Bondoukou, Abolikan préfère se décrire comme un autodidacte. Il suit d’abord plusieurs stages de formation : peinture d’enseigne à Abidjan de 1989 à 1992, atelier d’art naïf de Kouakou Camille à Grand Bassam de 1993 à 1997, peinture moderne à l’atelier de Christian Debeneste (Abidjan) de 1998 à 2003. Sa rencontre avec Niangoran Porquet s’avère déterminante. C’est avec lui qu’il s’approprie le principe du découpage scénique des pièces de théâtre et leur adaptation à son support de peinture. D’où cette technique qui consiste à assembler sur la toile plusieurs scènes qui s’imbriquent pour donner un seul tableau. Aujourd’hui encore, Abolikan reste très marqué spirituellement par les enseignements de N. Porquet. Abolikan participe ensuite à plusieurs expositions collectives : exposition collective permanente aux galeries Eurêka et Lagon Bleu (Abidjan) en 2005-2007, exposition collective au festival Surf Beach à San Pedro en 2008, exposition collective « Unis dans la différence » au palais de la culture d’Abidjan, en 2009, exposition collective « Une Mère, Trois Regards» à la galerie Houkami Abidjan en 2010, en compagnie de Séni Bamogo et de Serge Gossé. Dans sa première exposition personnelle, intitulée « Au cœur de la cité », Aboli Kahn dépeint des villes africaines colorées et vivantes, subtile mélange d’une Afrique rurale et d’une autre en quête de modernisme. Il conçoit la ville africaine comme ces différentes bandes de tissus que le tisserand juxtapose en une pièce à la fois disparate et harmonieuse. Ces formes géométriques structurent ses œuvres, leur donnant une apparence de mosaïque, comme l’est ce monde complexe que seule la tempérance peut nous permettre d’appréhender dans sa beauté et sa vérité.

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