LA ROUTE DU RHUM 2014
La Route du Rhum 2014 était la dixième édition de cette course transatlantique en solitaire, qui a lieu tous les quatre ans. 91 bateaux sont partis de Saint-Malo le dimanche 2 novembre 2014 à 14 heures, à destination de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Comme en 2010, la flotte était répartie en cinq catégories : Ultime, Multi50, IMOCA, Class40 et Rhum.
1. Tous les records battus
Loïck Peyron a remporté la course dans le temps record de 7 jours 15 heures 8 minutes 32 secondes, à bord de son maxi trimaran Banque populaire VII2. Soit avec deux heures d’avance sur la précédente meilleure performance qui datait de 2006. Le record de Lionel Lemonchois en 2006 sur le trimaran Gitana XI (60 pieds/18,28 mètres) était en effet de 7 jours, 17 h 19 min 06 sec.
Dans la catégorie Multi50, Erwan Le Roux s’est imposé alors que François Gabart, pour sa dernière course en IMOCA, a établi un nouveau record de la catégorie. Alex Pella s’est imposé dans la catégorie Class40 et Anne Caseneuve dans la catégorie Rhum.
A l’occasion de cette dixième édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, les temps de référence établis essentiellement en 2006 et 2010 ont été battus, voire pulvérisés grâce à des conditions météorologiques très favorables, mais aussi à cause du rythme très soutenu imposé dès le départ par des skippers très bien préparés et des bateaux fiabilisés.
Du plus jeune de l’histoire de la course Paul Hignard (18 ans) au plus âgé, Sir Robin Knox Johnston (75 ans) en passant par les grands noms de la course océanique, chacun a écrit un nouveau chapitre de cette saga océanique.
Il n’y a rien à dire, la Route du Rhum 2014 a établi des records dans de nombreux domaines : une participation record de 91 bateaux, des abandons en cascade (26 dont celui de Thomas Coville entré en collision avec un cargo) qui n’ont, heureusement, fait aucune victime, des temps de référence dans chacune des classes.
2. Loïck Peyron
Loïck Peyron n’a pris son bateau en mains que deux mois et demi avant le départ, le skipper désigné (Armel Le Cléac’h) ayant été obligé de renoncer en raison d’une blessure au poignet droit. Pour Peyron, qui, en six participations dont trois terminées sur abandon, ne s’était encore jamais imposé, cette victoire est inespérée. « Je vais répéter ce que j’ai dit depuis quelques semaines. Je n’imaginais plus remporter la Route du Rhum. C’est au-delà d’un rêve parce que ça fait longtemps que je n’en rêvais plus, » a-t-il expliqué sur l’écran du théâtre Edouard-VII à Paris, où tout le monde de la voile s’était réuni le 8 décembre 2014, pour décerner le titre de marin de l’année.
C’est donc Loïck Peyron qui a reçu le titre de marin de l’année 2014, attribué par un jury composé de présidents de fédérations régionales et de journalistes. Ce vote s’est joué au deuxième tour entre Peyron et le tandem Billy Besson-Marie Riou, double champions du monde de Nacra 17 (catamaran double mixte).
Certains membres du jury auraient préféré récompenser la voile olympique française, qui a réalisé la meilleure saison de son histoire avec trois titres mondiaux pour Besson-Riou, Charline Picon et Julien Bontemps en RS:X (planche-à-voile). La FFV a préféré miser sur un marin charismatique comme Loïc Peyron.
Avec la Route du Rhum 2014, Loïck Peyron complète une liste d’exploitants déjà longue : trois victoires dans la Transat anglaise (1992,1996 et 2008), deux dans la Transat (en double) Jacques-Vabre (1999 et 2005), une dans la Barcelona World Race (en double en 2011), le Trophée Jules-Verne (en équipage en 2012) et cinq titres de champion du monde Orma (trimarans de 18,28 m).
Né le 1er décembre 1959 à Nantes, Loïck est le cadet d’une famille de marins initiés par leur père officier de marine marchande. Bruno, l’aîné, a remporté le premier Trophée Jules-Verne en 1993, 2002 et 2005, et Stéphane, le benjamin, ancien véliplanchiste, est journaliste et documentariste.
3. Comment les bateaux rentrent-ils ?
Une fois l’objectif atteint, à savoir la Guadeloupe, il faut bien songer à retourner à son port d’attache en métropole. Plusieurs possibilités existent.
Certains choisissent de refaire la course dans le sens inverse. C’est le cas de Francis Joyon ou Yann Guichard. Le deuxième de la Route du Rhum 2014 profite de ce convoyage retour avec 4 ou 5 équipiers pour vérifier plusieurs paramètres sur son trimaran Sprindrift de 40 mètres.
D’autres laissent leur équipe technique ramener le bateau à son port d’attache. C’est le cas de Loïck Peyron ou de Sébastien Josse, troisième de l’épreuve. Ceci permet aux techniciens de tester en vrai grandeur le travail de conception fait dans les bureaux.
Une troisième solution est le retour en convoyage.
Enfin, certains choisissent le transport par cargo. Environ 25 voiliers sont retournés à leur port d’attache par ce moyen : quatre monocoques Imoca, quatorze Class40, quatre Multis 50 et trois bateaux de la Classe Rhum, pour un coût qui va de 35.000 à 60.000 euros. Ces bateaux sont démâtés et déquillés pour ensuite être embarqués dans la soute et harnachés sur des berres.
Une exception, celle de Yann Eliès (7ème place de la Route du Rhum 2014), qui reste aux Antilles jusqu’au mois d’avril avant de rentrer à Lorient.