Valérie Terninck en Guadeloupe

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REEVANGELISER LA SEXUALITE. COMPRENDRE CE QU’EST L’AMOUR.

Les 15 et 16 février 2014, au lycée SJC de La Jaille (Baie Mahault), une quarantaine de personnes ont participé à une session animée par Valérie Ternynck, fondatrice de « Parlez-moi d’Amour », une initiative lancée par l’association Mère de Miséricorde afin de transmettre la parole de l’Église sur la sexualité. Le but de ce programme est, à travers la formation de formateurs, de guider les jeunes dans la construction de leur vie relationnelle affective et sexuelle. Comprendre ce qu’est l’amour passe par trois clés.

1. Première clé : qui suis-je ?

Le corps est le signe visible de toute la personne, mais n’en est pas la seule dimension. La personne humaine se construit en effet dans l’unité de ses trois dimensions : corps, cœur et esprit. Ce corps est beau et me permet d’entrer en relation avec les autres. Transformé par la puberté, il peut donner la vie. Ce corps est sexué, hommes et femmes étant différents et complémentaires dans leur physiologie, dans leur pychologie et dans leur affectivité. La personne humaine est un être de relation fait pour aimer et être aimé.
Les jeunes ont besoin d’adultes qui les aiment, les écoutent sans leur faire la morale et leur donnent des repères anthropologiques leur permettant de comprendre le sens de la vie. Cet appui des adultes les aide à retrouver l’estime de soi-même qui leur manque tant.

Les adultes doivent aussi leur apporter un message d’espérance et de confiance qui les responsabilisent, au contraire de la peur paralysante des grossesses et MST, véhiculée par les professionnels de la santé.

Entre le monde des enfants et celui de leurs parents, il peut y avoir un décalage qui pousse ces derniers à la tentation de démissionner ou de tout déléguer, alors qu’ils sont les premiers éducateurs de leurs enfants et les adultes dont ceux-ci ont le plus besoin. Les jeunes ont en effet besoin de parents qui soient à la fois dans l’amour et la vérité, capables de poser des interdits à même de les protéger du danger.

2. Deuxième clé : qu’est-ce qu’aimer ?

Aimer, c’est vouloir le bien de l’autre. Ceci implique qu’être amoureux et aimer sont deux choses bien différentes. Aimer demande de prendre le temps de se connaître en vérité et de respecter les étapes de la vie affective : de la naissance du sentiment amoureux à la joie du don.

Les jeunes sont prisonniers d’idéologies qui réduisent le corps à un objet et la personne à ses sensations. La pornographie, l’auto-érotisme et autres pratiques les enfoncent dans la solitude et sont désastreux pour la construction de leur psychisme et de leur vie affective. Aucune tendresse n’est présente dans ces relations où le corps, le cœur et l’esprit sont dissociés. Les filles, transformées en objet sexuel, deviennent plus agressives. Les garçons, se sentant écartés voire méprisés par les filles, sont tentés de se replier entre eux, parfois dans des relations homosexuelles.

La culture ambiante ne permet plus aux jeunes de retrouver Dieu qui est en eux. Les jeunes ont du mal à rester en lien avec leurs valeurs et leur vocation profonde. Ils sont dans un zapping continuel qui les empêche d’entrer dans un cœur à cœur avec Dieu.

3. Troisième clé : comment me préparer aujourd’hui à aimer demain ?

Seuls le temps, la liberté et le pardon contribuent à la construction d’un amour véritable. Beaucoup de jeunes se blessent en essayant d’aimer trop tôt. Il leur faut apprendre à donner avant de se donner. Ils ne peuvent découvrir la beauté de l’identité et de la complémentarité homme-femme tant qu’ils ne savent pas qui ils sont. Faute de quoi, ils souffrent et font souffrir. D’autres se replient sur eux-mêmes avec des relations sexuelles sans lendemain (sexe friend) ou sont dans le refus de toute vie affective et sexuelle (no sex).

Les jeunes ont besoin d’une éducation qui resitue leur vie affective dans le projet de Dieu. Pour cela, il faut les aider, par l’expérience du pardon, à respecter les étapes de la construction de l’amour véritable : don de soi, communication, tendresse, construction d’un projet commun, engagement et enfin, et seulement alors, don du corps.

Il faut les aider également à comprendre les diverses marches qui conduisent à l’amour véritable : le narcissisme (s’aimer pour soi, sans véritable estime et confiance en soi), le désir-éros (l’amour de l’autre pour soi), le don-philae (l’amour de l’autre pour l’autre) et enfin l’agapé (l’amour des deux pour les autres).

La théologie du corps de Jean-Paul II peut aider les jeunes à comprendre qu’il n’y a pas plus belle image de l’amour trinitaire que quand l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre dans l’amour et la vérité. En 1980, le Pape disait aux jeunes de France : « L’union des corps a toujours été le langage le plus fort que deux êtres puissent se dire l’un à l’autre. Et c’est pourquoi un tel langage, qui touche au mystère sacré de l’homme et de la femme, exige qu’on n’accomplisse jamais les gestes de l’amour sans que les conditions d’une prise en charge totale et définitive de l’autre soient assurés et que l’engagement en soit pris publiquement dans le mariage ».

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            PG

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