Bazouam, exposition photo en l’honneur des artisans de grand bassam

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  • Bazouam

L’exposition « Bazouam » (27 avril-27 juin 2017) invite, à travers une trentaine de photos grandeur nature, disposées de part et d’autre de l’ancienne route de Grand Bassam, à rencontrer des artisans qui, depuis près d’un demi-siècle, exposent leurs créations artisanales dans de fragiles cases et paillotes construites le long de la voie goudronnée. Ces portraits, réalisés par les photographes-cinéastes Gauz & Dorris Haron Kasco, veulent valoriser le travail des artisans et commerçants implantés le long de la route de Grand-Bassam et rendre ainsi hommage à ces destins forgés dans le feu, le bois et la poussière par des hommes et des femmes à l’origine de la valorisation de l’artisanat local.

  • Visages fiers

L’approche originale des deux artistes est d’obliger chaque passant à s’arrêter pour imprimer dans sa mémoire le visage des travailleurs-artisans qui font la réputation de cette routevivante du littoral ivoirien. Il s’agit d’éclairer d’un regard neuf les histoires souvent torturées des artisans de Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire, classée patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2012. Transformant la route en galerie photo à ciel ouvert, l’exposition « Bazouam » honore et met en avant les hommes et les femmes du village artisanal de Grand Bassam, attraction majeure de la ville, étape quasi rituelle pour tous les touristes et visiteurs. Bien plus qu’une simple photo illustrative, le choix du portrait transforme les sujets photographiés en observateurs aux visages fiers et pleins d’assurance qui attirent les regards de ceux qui passent.

  • GauZ

Ecrivain, cinéaste et photographe, GauZ, de son vrai nom Armand Gbaka-Brede, est né en 1971 à Abidjan. Il est devenu célèbre grâce à son roman « Debout-Payé » publié à Paris en 2014, aux éditions Le Nouvel Attila, et lauréat du Prix des Libraires Gibert Joseph. « Debout-payé » est l’histoire d’Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papiers à Paris en 1990. « Debout-Payé » un chant en l’honneur d’une famille où, de père en fils, on devient vigile à Paris, mais aussi en l’honneur d’une mère et plus globalement en l’honneur de la communauté africaine avec ses travers, ses souffrances et ses différences. C’est l’histoire politique d’un immigré et du regard qu’il porte sur la France, à travers l’évolution du métier de vigile depuis la Françafrique triomphante jusqu’à l’après 11 Septembre. C’est aussi le recueil, sous forme d’interludes et de choses vues et entendues par l’auteur lorsqu’il travaillait comme vigile au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-Elysées. Se référant à la langue imagée d’Ahmadou Kourouma, « Debout-Payé » est une satire à la fibre sociale et au regard aigu, qui en dit long sur le racisme et la futilité de la société de consommation.

  • Dorris Haron Kasco

Dorris Haron Kasco, photographe et cinéaste qui vit actuellement à Montpellier en France, peut être perçu comme le père de la photographie contemporaine en Côte d’Ivoire. Né en 1966 à Daloa, Côte d’Ivoire, reporter photographe, il s’intéresse à l’univers de la mode par le biais de la pratique photographique. Mais très vite, il est attiré par la rue et les rencontres avec les autres. C’est ainsi qu’il passe trois ans avec les fous d’Abidjan et explore les démons sociaux qui hantent les villes africaines. Il se fait alors connaître pour son travail « Les Fous d’Abidjan » publié en 1994, aux éditions Revue Noire, et qui montre la vie des personnes malades mentales à Abidjan. Des clichés artistiques en noir et blanc immortalisant les maux d’une Afrique urbaine et contemporaine. L’année précédente, en octobre 1993, deux mois avant la mort du président Félix Houphouët-Boigny, Dorris Haron Kasco organise une exposition de ses œuvres sous le titre « Ils sont fous, on s’en fout ». Les Abidjanais y prennent conscience de l’existence des fous qui arpentent les rues de la grande ville. Grâce à son travail, Dorris, qui se révèle visionneur et non voyeur, montre que la folie n’est pas l’exclusivité d’une catégorie minoritaire de gens qu’on peut enfermer ou laisser en liberté, mais qu’elle interroge l’humanité entière sur ses maux profonds. Dorris Haron Kasco a aussi fait connaître le travail d’August Cornélius Azaglo sur lequel il réalise un film qui sera projeté pendant les Rencontres de Bamako 2001. August Cornelius Azaglo (1924-2001) partait à vélo avec sa « box caméra » réaliser sur les places de villages des portraits de paysans. Cette pratique, appelée « photographie sur place », était très usitée à l’époque où les habitants des campagnes étaient coupés des villes et qu’il fallait, pour des besoins administratifs, faire leurs portraits. August Cornélius a ouvert le « Studio du Nord » à Korhogo en 1955.

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