Cérémonie pour la paix
Jeudi 22 janvier 2015, en la cathédrale Saint Pierre Saint Paul de Pointe-à-Pitre, Mgr Riocreux a présidé la prière pour la paix, entouré des représentants de l’Eglise Maronite (P. Nicolas Taza), de l’Eglise Orthodoxe (Père Michel), de l’Eglise Réformée de Guadeloupe (Pasteur Jean-Pierre Anzala), de la communauté hindoue (M. et Mme Nagapin), de la communauté musulmane (Imam Sissoko) et de plusieurs prêtres du diocèse (P. Gillot, P. Cyril, P. Rodel, P. Lavaud, P. Domont, P. Denecy, P. Yvon, P. Eugène, P. Bernard, P. Blanchard).
Après avoir fait la lecture de l’évangile (Mt 5,1-12a), le Pasteur Anzala a commenté les béatitudes. Celles-ci sont un cadeau destiné à nous permettre, dans les moments d’épreuve, d’avoir des raisons d’espérer. Les chrétiens ne sont pas les seuls à penser ainsi. Le Mahatma Ghandi, dans un texte inspiré du sermon sur la montagne, disait : « Si les hommes vivent de l’enseignement des béatitudes, l’humanité toute entière connaîtra la paix ». Être « pauvre de coeur » signifie pouvoir s’abaisser et venir en aide aux plus pauvres, à l’image de la divinité qui s’abaisse à l’humanité. « Être humble et doux de coeur », comme le Seigneur, c’est accueillir l’autre dans sa différence, avec douceur. Avoir le « cœur pur », c’est expurger de notre cœur la méchanceté, la colère, la haine et la vengeance, et laisser jaillir l’humanité de Dieu. Celui qui a le cœur pur ne peut que vouloir la paix. « Se réjouir et être dans l’allégresse » advient quand nous demeurons en communion avec le Christ, dans son amour, lui permettant ainsi de nous élever à la vie éternelle. Le Christ est en effet l’image de ce que Dieu nous appelle à devenir. En veillant à avoir en nous les sentiments qui sont ceux du Christ, nous deviendrons artisans d’un monde nouveau et de paix.
Un film, réalisé par la Communauté du Chemin Neuf (Gabriel Roussineau et Silvère Lang), a montré l’exode des chrétiens d’Irak et de Syrie vers le Liban et l’Europe. L’actualité récente a mis en lumière la situation des chrétiens d’Orient, contraints de fuir l’Irak et la Syrie sous la menace du groupe terroriste autoproclamé « Etat Islamique » (Daech en arabe), qui s’attaque de manière cruelle aux minorités religieuses. N’ayant pas d’autre choix que de quitter leur patrie du jour au lendemain, ces chrétiens vont pour beaucoup se réfugier au Liban, où les Eglises sont engagées de manière très concrète pour les accueillir et les soutenir, malgré une situation fragile dans le pays. Ce film nous fait plonger dans la réalité dramatique des chrétiens d’Orient aujourd’hui, et de l’élan de générosité qui s’est développé pour y faire face dans de nombreux pays. Les témoignages de réfugiés et d’hommes et de femmes engagés à leurs côtés nous fortifient dans la foi et nous conduisent à « prier les yeux ouverts ».
La quête a permis de recueillir des offrandes qui iront à l’Oeuvre d’Orient, au service des chrétiens d’Orient depuis 150 ans. La communauté hindou a interprété un chant à Ganesh, dieu de la sagesse et de l’intelligence, très populaire et que les hindous prient avant d’entreprendre quoi que ce soit. La prière s’est poursuivie par la cérémonie de la lumière, au cours de laquelle les fidèles ont déposé chacun un lumignon au pied de l’autel. Le chant « Vienne la colombe » et la récitation du Notre Père ont clôturé la soirée.