KAARIS A ABIDJAN : RETOUR AU PAYS NATAL

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Le Palais de la Culture d’Abidjan était archi-comble hier 18 août 2017 pour accueillir Kaaris, artiste ivoirien parvenu au sommet du rap français et venu retrouver, le temps d’une tournée, son « pays natal ». Tout au long du concert, ses fans ont hurlé de joie, montrant leur fierté devant ce compatriote hissé au plus haut des scènes internationales. 

● Abidjan et Sevran

Kaaris, de son vrai nom Okou Armand Gnakouri, est né en 1980 à Abidjan et a grandi à Sevran. Il retourne en Côte d’Ivoire en 2003 mais est contraint de quitter le pays lorsque la guerre éclate. À son retour en France, il sort en 2007 « 43e BIMA », un album directement inspiré de son séjour en Afrique. En 2011, Kaaris est approché par Booba. Les deux rappeurs marquent les esprits avec leur featuring sur le titre « Kalash ». Booba invite à nouveau Kaaris à collaborer avec lui, sur son album solo « Futur ». Kaaris décrit ce featuring comme ayant été le « détonateur » de sa carrière. En 2014, Kaaris publie son premier album « Or noir » qui devient disque d’or. Son deuxième album « Le bruit de mon âme » sort en mars 2015 et est, lui aussi, un franc succès. A la fin de la même année, Kaaris lance sa nouvelle marque de vêtement « Jeunes Riches ». En novembre 2016, l’album « Okou Gnakouri » paraît, dont les titres « Blow », « Poussière » et « Tchoin » sont certifiés single d’or. Kaaris s’est aussi essayé au cinéma où le film « Braqueurs » de Julien Leclerc lui a offert son premier grand rôle. 

● Il n’oublie pas

Kaaris nous plonge dans la violence qui prédomine dans le monde. Ses mots sont sans pitié mais quand on arrive à passer outre et que l’on sait lire entre les lignes, on saisit beaucoup d’éléments qui expliquent sa réflexion et son avis sur des sujets d’importance. Car Kaaris n’oublie rien : ni le rap du 93 dont il est l’héritier, ni son statut d’homme noir et l’histoire qui va avec. « Salope, on a assez travaillé pendant l’esclavage », « Je suis un Africain libéré de mes chaînes » …  nous aident à mieux comprendre un homme qui a conscience de l’histoire et qui n’a rien oublié. Kaaris n’oublie pas aussi ceux qui l’ont aidé à être ce qu’il est : « Booba m’a donné de la force, je suis avec lui dans les épreuves » a-t-il dit récemment. Pour Kaaris, la musique est le meilleur des vecteurs d’idées car « Nulle part dans le monde, des populations se sont soulevées à cause d’une musique ». 

● L’homme et le personnage

Derrière la machine de guerre qu’il incarne sur scène, il y a un homme avec ses doutes et ses failles et on sent parfois un déchirement entre l’homme Okou Gnakouri et le personnage Kaaris. Les paroles du « Bruit de mon âme » le montrent bien : « J’ai longtemps hésité entre écouter le bruit de mon âme ou écouter le bruit de mon arme. Puisque l’heure n’est plus à la flatterie et que mon cœur est à la batterie. Puisque mon sang est à ma patrie, j’veux que la vie m’fasse une gâterie. Les lumières de la ville me rendent insomniaque. À l’asile j’écris mieux que François Mauriac Le monde est perdu dans une rue d’Irak en danger depuis les Chevaliers du Zodiaque. Le mal est partout parc’qu’il est en nous sous différents aspects. Après avoir gagné la guerre, il faudra encore que j’aille gagner la paix. J’arrive toujours du côté où le soleil se lève. Les batailles font rage je pense à une trêve. J’me rends compte que j’suis bien plus petit que mes rêves. Les hommes sont tous malades je cherche le remède, si les antibiotiques ne sont pas automatiques, le 9 millimètres si ».

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